L’histoire de la lunette

  Qu’elles soient rondes, carrées ou les deux, qu’elles soient colorées ou invisibles, qu’elles permettent de lire le journal ou de conduire, les lunettes font aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien. 

Véritable accessoire de mode ou simple outil de vision, elle s’adapte au mieux à tous les modes de vie et toutes les utilisations pour notre plus grand confort.

Mais alors d’où vient cet objet qui nous facilite tant la vie ? Quand ont-elles été inventées ? Comment ont-elles évolué ?

Autant de questions que l’on ne se pose pas vraiment mais auxquelles nous allons quand même tenter de répondre dans cet article.

Partie 1 Naissance

La naissance de la lunette telle qu’on la connait aujourd’hui est en réalité assez mystérieuse. On trouve les premières apparitions de son ancêtre aux alentours du 13e siècle, soit durant le Moyen-Âge, mais sans date précise.

Dans l’Antiquité déjà, les qualités optiques de certaines pierres polies sont connues, comme par exemple le philosophe Sénèque, qui au Ier siècle, découvre la propriété grossissante d’un ballon en verre rempli d’eau lorsque l’on regarde au travers, ce qui permet donc de lire plus commodément. Mais aucun système n’est réellement mis en place pour le quotidien à cette époque.

 

Durant le Moyen Âge, on voit se développer dans les monastères, des « pierres de lecture », qui sont des demi-sphères taillées et polies dans un cristal précieux (souvent le Béryl) et qui, une fois posée sur les surfaces de lectures, permettaient de grossir l’image. 

L’unique fournisseur du verre blanc nécessaire à la fabrication de ces fameux verres se trouvait en Italie, sur l’île de Murano, au nord de Venise. Le savoir-faire et les recettes étaient gardées top-secret, et le monde entier se trouvait contraint de se tourner vers l’Italie pour obtenir cette précieuse matière première. Tout cela était tellement secret, que les employés avaient  même interdiction formelle de quitter l’île, afin d’éviter qu’ils n’ébruitent les secrets de fabrication si jalousement gardés par l’entreprise.

C’est à la fin du 13e siècle que la verrerie aurait eut l’idée de meuler deux lentilles convexes (donc grossissantes) pour les placer dans deux cercles en bois, reliés entre elles par un clou. Ils venaient en réalité de créer le tout premier ancêtre de la lunette moderne, bien moins confortable que cette dernière, mais il s’agissait d’une  réelle évolution dans le confort visuel de l’époque : le « Bésicle » était née.

Dans un premier temps, cette invention fut principalement utilisée en Italie par les moines copistes, qui passaient des heures à recopier lettre à lettre les livres qui leur étaient confiés. Le bésicles étant à l’époque dépourvu de branches, il fonctionnait soit en pinçant le nez du porteur pour tenir dessus tout en libérant les mains, soit il fallait le tenir devant ses yeux avec une main, ce qui était relativement peu pratique.

Ils n’existent également qu’avec des verres grossissants, équivalents de nos lunettes loupes, car à l’époque on ne connaît pas ou trop mal encore les techniques de fabrication de verres qui corrigent les autres problèmes de vision. La presbytie est donc la seule gêne visuelle à pouvoir être palliée par l’utilisation de verres grossissants. 

 

Ces bésicles resteront en l’état et réservés au moines copistes pendant plusieurs siècles, avant de connaître enfin au 15e siècle de nouvelles évolutions. 

Partie 2 Evolution 

C’est au 15e siècle que le bésicle sort enfin des monastères et connaît les améliorations qui vont petit à petit l’amener à devenir nos lunettes modernes. Petite remise en contexte interessante : 

Invention imprimerie 1440-1450 : Accès étendu aux écrits et au savoir de manière général donc pour plus de monde : Besoin en lunette Augmente

Invention des verres concaves pour la myopie, probablement pour permettre à des princes de pratiquer la chasse de manière plus confortable 1440

Les bésicles deviennent plus luxueux car portés les nobles et les bourgeois, de la corne et du cuir on passe donc à l’écaille et à l’ivoire, signe d’érudition. On cherche à améliorer le confort, et l’adaptation au visage + plus souple.

Fin des années 1500, les bésicles ne sont plus jointes par un clou, qui tient très mal sur le nez et doit être aidé de la main pour tenir, mais est fabriqué en monobloc, avec un nez fixe qui améliore grandement le maintien sur le visage.

Le 15e siècle voit se développer l’industrie de la lunetterie un peu partout en Europe, et notamment en Italie, Flandre et en France, mais les évolutions techniques sont très lentes et le bésicles se remet à stagner un peu, tout en se répandant peu à peu dans le monde. Différents systèmes d’amélioration du maintien sont testés, mais sans réel succès.

Il faut attendre l’année 1752 pour voir se diffuser l’invention géniale d’un opticien Anglais Edward Scarlett, qui fait breveter son système de branche articulés par une charnière, de bésicles. Ils s’agit de branches courtes, de chaque côtés de la monture, terminée par un cercle souvent en velours qui prend appui sur les tempes. Les montures prendront donc le nom de lunettes à tempes. Les premières lunettes sont nées.

Les lunettes de tempes étaient très utiles car à l’époque où l’on portait largement la perruque, ces branches courtes permettaient de mettre et d’enlever les lunettes sans avoir à déranger la coiffe sur la tête.

Ce n’est que lors de la période de la Renaissance, que le bésicles prendra un réel essor, les matériaux qui le fabriquent se diversifient, tantôt en ivoire, serti de pierres, etc. Et il est alors plus largement adopté, notamment au sein des classes sociales élevées.

Conclusion Modernisation

L’on développe les corrections, les bésicles peuvent maintenant corriger la myopie pour voir de loin en plus de la vision de près, mais pas encore dans le même verre !

Son utilisation également s’élargit, il devient binocle

Apparaissent les premiers lunetiers, qui fabriquent les lunettes et y insèrent les verres correcteurs